Je voudrais vous raconter comment j’ai créé ce livre, car c’est la première fois que j’écris plus d’une page !
Le travail a été divisé en plusieurs étapes. Tout au début, le plus important selon moi, c’était les photos des recettes, pour vous transmettre de belles images des plats réels qui étaient censés être préparés par ma mère.
J’ai donc commencé à chercher un photographe en Ukraine pour s’occuper de cette tâche. C’est là que j’ai rencontré le premier problème : prendre les photos des 12 plats. Il est impossible de le faire d’un coup sans gaspillage, et il était hors de question de jeter la nourriture pour cette raison. En plus, aucun photographe n’acceptait de se déplacer 12 fois pour prendre les photos lors des préparations !
Je me suis donc concentré sur une autre tâche : la création des recettes. L’idée était claire : ma mère, par téléphone, me dictait les recettes en ukrainien, et je prenais des notes comme un bon élève, en lui demandant à chaque fois ses astuces et des précisions. On a commencé à discuter pendant des heures. Merci à ma mère pour sa patience !
Après avoir rédigé quelques recettes, il m’est venue une idée : « allier l’utile à l’agréable », une expression très connue en Ukraine.
Je voulais essayer chaque recette de ma mère par moi-même et, lors de la préparation, prendre aussi des photos pour mon livre. Mais là est apparu le deuxième problème : je ne suis pas photographe ! Même si je me débrouille pour les réseaux sociaux… J’ai donc envoyé un message à mon amie ukrainienne qui habite à Cracovie et qui est photographe, pour lui demander des conseils. Elle m’a rassuré en me disant que tout n’était pas perdu pour moi.
L’histoire du premier plat – le bortsch – a commencé. J’avais la recette, ma mère prête à m’aider, et mon amie prête à me conseiller. Mais est arrivé le troisième problème : j’habitais à l’école et je n’avais pas de cuisine. Heureusement, c’était facile à régler avec un ami à qui dire : « Je viens chez toi pour cuisiner ». Ça m’était déjà arrivé, donc je l’ai refait ! Merci à tous mes amis chez qui j’ai squatté la cuisine. Vous étiez toujours heureux de goûter de nouveaux plats, et cela n’a fait qu’augmenter ma motivation pour créer ce livre et le partager avec vous.
J’ai donc réuni tout ce dont j’avais besoin, fait les courses et cuisiné mon premier plat pour ce livre. J’ai été vraiment surpris de voir à quel point il était facile de cuisiner avec une recette, et le résultat m’a encore plus étonné : mon bortsch était délicieux, presque comme celui de ma mère (presque, car ce ne sera jamais aussi bon – merci maman !).
J’ai passé des heures à le photographier sous tous les angles possibles, tout en restant en contact avec mon amie. Ensemble, nous avons trouvé un équilibre pour obtenir les photos que vous voyez aujourd’hui dans mon livre.
Avec le temps, j’ai commencé à m’améliorer à la fois en photographie et en cuisine, mais chaque plat était toujours validé par ma mère et mon amie, chacune dans son domaine. Et en réalisant chaque recette, j’ai appris à apprécier encore plus le travail accompli, et surtout celui de ma mère et de ma grand-mère, qui m’ont cuisiné tant de repas et m’ont appris à dire simplement « merci » à la fin de chacun d’eux.
Maintenant, je vois ce travail autrement, avec mes propres yeux, et je reçois aussi la reconnaissance de mes amis chez qui j’ai cuisiné pour créer ce livre.